Les voix l'emportent au loin, encore. Elles lui permettent d'oublier ce corps qui semble ne plus vouloir de lui, ces ennuis qui le traquent, ceux-là qui l'obsèdent, toutes ces choses à faire, ces résolutions oubliées. Lui qui est sensible au temps devrait plutôt se réjouir, c'est le retour des beaux jours, des cheveux qui blondissent, des peaux qui brunissent. Mais rien, il a beau l'aimer ce temps, il l'effraie. Plus personne pour parler, plus personne pour aimer. C'est ça, sûrement, le mystérieux mal qui le ronge. Ceux qui l'aiment partent petit à petit, ceux qu'il aime, de même. Il devient ours, chat, mouche. Fait-il vraiment ce qu'il aimerait, au fond ? Et voila, on l'appelle, il repart, le quotidien l'assome, le changement brutal l'achève.
Je vais bien ne t'en fais pas.
De le lire ça m'achève tout autant et ceci pour deux raisons.