Eniarduf.Thatsall

Il n'est encore que le guitariste timide aux cheveux longs.

Dimanche 24 janvier 2010 à 21:13

Prendrais-je un moustique pour un éléphant ? Quelque fois, j'ai vraiment envie de me mettre sur les chaussettes. Mais où les chaussures serrent-elles ? C'est dans ta tête tout ça, c'est dans ta tête. 

http://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/Aneye.jpg

All is dark inside.

Mercredi 20 janvier 2010 à 21:15

Il a commencé en avance, doucement, en hésitant. 

Il a continué, seul.

Il marche, seul.

Il observe, seul.

Il apprend, seul.

Il parle, seul.

Il rit, seul.

Il finira, seul.

De la balle à la corde il n'y a qu'un pas.


http://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00083.jpg


Un éléphant ça trompe énormément.
I got my mind set on you.

Jeudi 7 janvier 2010 à 18:49

Un nouveau venu est apparu. Ce matin dans le jardin, personne. Ce soir, il est là. Bien couvert avec son bonnet et son écharpe, il ne doit pas avoir bien chaud, le pauvre Ernest, le nouveau jardinier. Sa pelle dans la main, la brouette devant lui, il trime toute la journée et la neige ne l'aide pas. Trois heures durant, on l'a aidé. Mais ça n'était pas terminé. 


http://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00077.jpghttp://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00079.jpghttp://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00080.jpghttp://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00081.jpghttp://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00078.jpghttp://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00076.jpg

http://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00075.jpg

Ernest a promis qu'il resterait un peu. Mais il devra bien vite retourner là-haut, chez lui.

Mercredi 6 janvier 2010 à 21:20

Il s'écarte. 
Il reste là, mais comme inconscient, le regard dans le vide ou dans le rouge, dans le blanc ou dans le noir, dans le jaune ou dans le bleu. Il reste là sans vraiment écouter, voir, sentir. Le froid lui mords les joues, le nez, avec acharnement. Mais rien ne l'atteint. Rien, sauf peut être sa musique.

Il était debout, au milieu des autres. Son casque sur les cheveux, ses oreilles sous les cheveux, ses yeux derrière les cheveux. D'ordinaire déjà isolé du monde, son casque n'arrange rien. Cette barrière électronique entre lui et le reste, ces notes, mélodies et chants sans fin l'emportent au loin. Le regard fixé au sol, la respiration régulière, son esprit vagabonde. Il passe des fjords gelés de Norvège aux campgnes brumeuses de la Brie, de son arrêt miteux aux plaines enneigées de Sibérie. Il s'accomode au froid. Il préfère de loin cette morsure, cette fraîcheur s'insinuant partout entre les habits à la douceur apparente de la châleur qu'il supporte de moins en moins. Ses pensées le mènent de ses plus grandes espérances à ses plus grands tourments.  Soudain une odeur le tire de sa rêverie. Il tousse. S'éloigne. Toujours le même manège. A chaque fois c'est la même chose. Un éclair rouge attire son attention. Il est focalisé dessus sans le regarder. Son attention ne le quitte plus. Un regard. Un frisson. On lui parle, il écoute, il aide. Encore quelques minutes dans ce froid puis il entrera dans cet entre de l'apprentissage. Ses paupières se feront fonte et il luttera de tout son être pour ne pas faire l'affront de les fermer. 

Une pizza et une pause dans le train plus tard, le voila a nouveau isolé. On s'assoit au dessus de son sac mais il s'en moque. Le car arrive, il ne paye pas. Il descend à son arrêt, glisse, rentre. 

http://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/DSC00074.jpg
Quoi de mieux qu'un bon chocolat après tout ça ? 

Vendredi 1er janvier 2010 à 20:47

Il doit être 17 heures. Le soleil déclinant finit sa course dans un azur voilé.Le jeune garçon s'avance, doucement, en rêvant. Il est attentif à tout ce qui l'entoure. Attentif à tout, sauf aux autres, à tous ceux-là qui voient mais ne regardent pas, qui entendent mais n'écoutent pas. Ce sont ceux-là, enfermés dans leurs normes, entres leurs bornes, avec leurs esprits restreints, qui ont autrefois formé le monde à leur convenance, avec leurs structures hiérarchisées qui perdirent vite, très vite, les valeurs inculquées au commencement. Et c'est cette société qui forme les nouveaux venus, les nouveaux arrivants, à son image. C'est cette société qui, profondément conservatrice, ne se donne la peine d'agir que lorsqu'elle est menacée ou qu'elle peut en tirer un quelconque bénéfice à court terme. Mais c'est justement à tout cela que le jeune garçon ne prête pas attention. Lui, il observe tout ce qui attire son attention. Lui, il chantonne ces airs qui lui trottent dans la tête depuis le matin, il se sépare un peu, en cet instant de répit, des vagues préoccupations de son âge. Il bifurque, prend des détours, va là où ses pieds le mènent sans leur poser de question, sans se poser de question. Il s'arrête. Il s'arrête et son regard s'attarde sur ce vieillard, aigri par les années, détesté dans le quartier, qui ramasse avec sa pelle et son balai les papiers, plastiques, mégots, chewing-gums, et autres canettes que les gens de la bienfaisante société ont laissé sur le pas de sa porte, devant sa cour, sa maison, sa vie. Toujours doucement, le jeune s'approche. Au bruit de ses pas, le vieillard, qui observait un couple d'oiseaux sur un arbre voisin sursaute et laisse, avec un juron, bruyamment tomber le balai sur le sol. Le manche, sec, est cassé. Le vieil homme laisse monter sa froide colère empreinte de lassitude, froide comme l'air alentour qui leur mordait les joues, et lance un regard noir au petit qui le fixe. S'appuyant sur sa pelle, il ramasse le balai et poursuit tant bien que mal sa besogne. Le jeune ne bouge pas. Le vieux se redresse, le toise, et lance : 
<< Qu'as-tu à me regarder ainsi ? N'as-tu rien demieux à faire que d'importuner un vieil ours ? Rentre chez toi, va faire tes devoirs ou aider tes parents, petit voyou ! C'est encore ce que tu as de mieux à faire dans ce monde de fou ! Les autres ne m'aiment pas et je n'aime personne. Tous ceux que j'aimais ou que j'ai aimé sont partis. Va-t-en ! 
- Eh bien, moi, je sens que je vous aime déjà, rétorqua le garçon. Et je me fiche bien de ce que pensent les autres. >>
A son tour, il regarda les oiseaux dans l'arbre puis posa un regard profond, grave, et plein d'un amour naÏf que les enfants donnent sans compter avant que leurs rêves ne soient brisés. 
<< Grand-père, raconte-moi une histoire, ton histoire, demanda-t-il. >>
En entendant cela, l'homme se souvint et s'effondra. Ce vieux roc que la vie avait durci, qui avait tenu bon face à toutes les tempêtes se brisa. Ses défenses abaissées, il s'écroula. Il pleurait désormais. Il pleurait tout en ayant le sourire. Lorsqu'il se releva, il était serein, plus serein qu'il ne l'avait été depuis bien longtemps.Il sourit au gamin. C'est ainsi que commença leur histoire. A nous d'écrire la nôtre.

Aimer les gens, aimer la vie, mais par dessus tout, aimer aimer. 
" Old man, look at my life, I'm a lot like you were. "


http://eniarduf.thatsall.cowblog.fr/images/vieilhommeetlenfant01g.jpg

<< Page précédente | 1 | Page suivante >>

Créer un podcast